Des revenus moyens nettement plus élevés dans les fermes du nord de l’UE

Enquête annuelle, le Rica vise à estimer le revenu des exploitations agricoles, analyser la diversité des résultats des exploitations, dresser des diagnostics économiques et financiers, et évaluer les politiques publiques en agriculture. À partir de ces données, Agreste présente ainsi, dans une publication du 23 septembre, les résultats économiques des exploitations agricoles de 13 État membres : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Irlande, Danemark, Grèce, Espagne, Portugal, Pologne et Roumanie, où l’on dénombre 3,1 millions d’exploitations représentées par le Rica européen. Les deux tiers se trouvent en Espagne, en France, en Italie, en Pologne ou en Roumanie. Ces pays représentent près de 90 % de la production brute standard agricole de l’ensemble de l’Union européenne.

Des exploitations plus grandes, plus endettées et plus rentables dans le Nord

Les chiffres de 2023 montrent ainsi que dans les pays du Nord de l’Europe, les exploitations sont en moyenne les plus grandes (en surfaces, mais aussi en capitaux mobilisés, et en main-d’œuvre), avec des niveaux de charges élevés, mais elles dégagent également des valeurs ajoutées brutes d’exploitation et des revenus nets d’exploitation en moyenne bien plus élevés que dans les autres pays étudiés.

« Aux Pays-Bas, un exploitant bénéficie, en 2023, d’un revenu net d’exploitation par ETP non salarié de 107 640 €, contre 34 600 € en France et 28 580 € sur l’ensemble de l’UE à 13, les agriculteurs grecs, irlandais, polonais, portugais et roumains se positionnant en deçà de cette moyenne européenne », souligne ainsi la synthèse de l’étude. En revanche, les exploitations en zone méditerranéenne et en Europe de l’Est présentent des taux d’endettement beaucoup plus faibles, inférieurs à 20 %.

En grandes cultures, ce revenu net d’exploitation atteint 68 867 € en Belgique, 59 734 € en Allemagne, contre 35 075 € en France, la moyenne de l’UE à 13 étant à 21 654 €.

Des niveaux de subvention d’une grande variabilité

Le montant moyen des produits courants s’élève – toutes orientations technico-économiques des exploitations (Otex) confondues – à 138 940 €, soit un peu moins de la moitié de la moyenne française (321 260 €), indique Agreste.

Au sein de ces produits courants, les niveaux de subventions agricoles s’avèrent très variables entre les États européens, allant de 5 460 € en Grèce à 79 600 € au Luxembourg, soit un rapport de 1 à près de 15, précise la publication. Elles s’élèvent à 39 644 € en Allemagne, 54 920 € au Danemark, 24 804 € en Belgique. En France, ce montant est de 35 010 €, soit deux fois plus que la moyenne des 13 pays étudiés, à 13 430 €. Cette hétérogénéité est liée aux productions nationales, en raison du couplage des aides différents selon les filières, mais aussi à la taille des exploitations et aux choix politiques nationaux.